Les vacances d'été et le beau temps ne sont pas toujours faciles pour les misophones. La canicule fait sortir de partout des foules de gens pas vraiment supportables.
A la télé, il y avait un reportage sur un couvent ou monastère situé en Corse, accueillant des vacanciers en quête de calme et/ou de méditation. Visite des lieux. Beau bâtiment, magnifique jardin. Repas simples à heure fixe dans un réfectoire: on fait la prière, puis on mange, puis on débarrasse la table et on participe à la vaisselle.
Visite des chambres. "Regardez, dit une vacancière, la magnifique vue qu'on a par la fenêtre!" La fenêtre donne en effet sur la cour intérieure, le cloître.
Là je pense: "En effet, quel luxe! Avoir une fenêtre sur une cour intérieure en laquelle même une misophone peur avoir confiance, et que même une misophone peur admirer tranquillement en prenant l'air à sa fenêtre. Ca, oui, même dans un palace à cinq étoiles, ce n'est pas garanti, mais ici, ce l'est!"
Une cour intérieur sans terrasse de restaurant où tout le monde mange n'importe quand. Sans bruits de ballons, grands ploufs et hurlements. Sans fumée de barbecue et caquetage de gens avinés. Sans télé allumée volume à fond devant la fenêtre ouverte de la chambre d'en face. On peut même descendre et s'y promener sans rencontrer de ces mangeurs de glaces et de chips qui transforment n'importe quel espace-temps de liberté en boulimie contagieuse.
Ca s'appelle un cloître et c'est adorable. Là je ne me sentirais pas folle, pas hors norme et j'oublierais que je suis misophone.